Death Note
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Death Note

~ Ce monde est pourri, et les personnes qui le pourrissent devraient être annihilées afin de le purger ! ~
 
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 Neige sur Tokyo

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AuteurMessage
Jun White
Etudiant en littérature à Todaï
Jun White


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Nationalité : Japonaise
Emploi : Etudiant
Date d'inscription : 24/01/2007

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MessageSujet: Neige sur Tokyo   Neige sur Tokyo Icon_minitimeSam 3 Mar - 11:11

Lâchant un léger soupir, Jun appuya ses mains sur les rebords de la baignoire. Les yeux rivés sur le miroir, il observait d’un air neutre l’égratignure qui lui couvrait le côté droit du torse. La blessure n’avait rien de très beau à voir, et le moindre mouvement de buste rendait la douleur extrêmement désagréable. Se penchant pour ouvrir le placard situé à ses pieds, il eut peine à saisir le flacon de désinfectant un peu trop loin à son goût. Sa main aussi avait payé le prix de la chute, et l’utilisation d’un stylo paraissait assez compliquée. A l’arrivée des examens, quelle chance incroyable. Se passant du produit sur la plaie, le métisse écoutait d’une oreille distraite la voix forte de la présentatrice du journal télévisé, qui semblait vouloir battre un record de vitesse, débitant ses phrases à une vitesse inhumaine. Des viols, des meurtres, des braquages et divers délits plus ou moins marquants. Pourquoi l’être humain avait-il ce désir de vouloir absolument être en marge des lois ? Et si le plaisir lui venait de les transgresser, qu’il essaye au moins de le faire intelligemment.

Jun referma difficilement le bouchon de la bouteille, qu’il reposa négligemment sur le bord de l’évier, laissant de côté le reportage sur les
"crimes et délits du Japon vu sous l'oeil perçant de mediums spécialistes de l'étrange ". Kira, ses comparses et tout le reste. Les médias pouvaient diffuser un nombre incalculable de stupidités tant qu'il y avait de l'argent à gagner. Mais on ne pouvait pas leur en vouloir, c’était leur travail, après tout. Les seules personnes à blâmer étaient celles croyant à ces âneries profondes. Il reboutonna sa chemise d’une main experte, et se leva vivement, avant de grimacer sous le coup de la douleur. Ce n’était pas vraiment le moment de rouvrir la plaie. Il marcha courbé jusqu’au salon, tenant ses côtes de sa main gauche encore intacte, et se laissa tomber sur le canapé. D’un geste lent de main, il appuya sur la télécommande, afin de faire taire cette femme au souffle inépuisable. Reposant son cou sur l’accoudoir, Jun porta son poignet à son front. Tournant les yeux vers la fenêtre, il observa que la neige avait recommencé à tomber pour la troisième fois de la semaine. Les flocons venaient se coller à la vitre embuée, s'entassant sur les recoins de la fenêtre. La lumière blanche éblouissante du ciel lui fit fermer les yeux. A peine eut-il clos les paupières que la vision du visage ensanglantée de cette jeune fille lui revint à l'esprit. Il accueillit cette image par un froncement de sourcils. Depuis qu’il était rentré, le souvenir de cette expression de peur et de désespoir ne le quittait plus, ainsi que ce sentiment de culpabilité qu'il avait ressentit à cet instant. Non. Ce n’était pas aussi désagréable que de la culpabilité.

Une boule de poils ronronnante vint alors se lover sur le ventre de Jun, qui n’esquissa pas le moindre geste, perdu au plus profond de ses pensées. Le chaton leva ses yeux bleus vers le visage indifférent de son maître, avant de poser sa tête sur ses pattes avec résignation. La chaleur du corps de son chat fit sourire le métisse, qui caressa du bout du doigt la joue de l’animal. Celui-ci miaula de contentement au touché de la main de Jun. Cette histoire était-elle vraiment sans suite ? Etait-ce vraiment aussi simple que ça ? Rester là, sans se soucier de savoir si elle était toujours allongée sous cette balançoire grinçante, ou si elle avait pris la fuite après coup. Inerte, ou criant à la mort. Sans savoir si quelqu’un lui était venu en aide, ou avait abrégé ses souffrances. Oui, c’était facile, trop facile. Le fait qu’il n’y ait aucune conséquence à ses actes inquiétait presque Jun. Mais il avait d’autres préoccupations, et aucune envie de consacrer plus de temps à ces pensées dérangeantes. Il avait d’autres projets en tête.

Son téléphone vibra. Jun arrêta de câliner son chat, qu’il saisit à deux mains et posa sur son avant bras, avant de se redresser. Le chat ne broncha pas, se laissant manipuler avec plaisir, et regardant son maître saisir son téléphone d’un mouvement rapide. Les yeux du métisse parcoururent le message rapidement. A peine quelques secondes plus tard, il avait refermé le clapet et fourré l’objet dans la poche de son jean.


"- Qu’est-ce qu’il peut bien me vouloir à cette heure-ci, celui-là ?" Soupira-t-il avec exaspération, reposant le chaton au sol.

Habituellement, il ne recevait plus d’appels ou de mails après minuit. Cela devait être assez important, et le message était plutôt court, sûrement écrit dans l’affolement. Il tiqua sous la douleur. Sa blessure n’allait évidement pas s’arranger si il continuait à s’agiter comme ça. Il saisit son manteau déchiré, qu’il jugea quelques instants du regard, avant de le balancer sur le sol. Il se dirigea rapidement vers sa chambre, et ouvrit en grand sa penderie, prenant à la va-vite la première veste venue, et entourant son cou d’une longue écharpe blanche. Le chat le suivait à petits pas pressés, interrogeant son maître du regard. Jun attrapa son sac qu’il avait déposé sur le grand piano noir, et sortit de l’appartement avec une hâte modérée, pas très enchanté d’avoir à se déplacer à cette heure de la nuit. Il avait vu Hiroshi un peu plus tôt dans la journée, et celui-ci avait l’air d’aller parfaitement. Se demandant vaguement ce qui avait pu le pousser à contacter Jun à deux heures du matin, il monta sur sa moto, enfonça son casque sur sa tête, et s’engagea dans l’immense allée qui bordait son appartement. Il ne passa par le parc.

Hiro avait ouvert la porte de son deux-pièces d’une façon inhabituellement vive. Ses yeux étaient rouges, gonflés, son visage décomposé, son teint pâle. Il avait de toute évidence pleuré avant que Jun n’arrive. Il lui avait servit du thé, les mains tremblantes, parlait d’un ton rapide et fort, comme si il luttait contre la faiblesse de son corps. Il finit par faire asseoir Jun à la table basse du salon, qui attendait patiemment dans l’entrée, le casque dans les mains. Lorsque le métisse eut terminé de s’installer, le silence retomba pendant plusieurs minutes sans qu’aucun des deux ne prononce le moindre mot. Hiroshi finit par relever la tête, ferma les yeux, et prit une grande inspiration.


"- Ma sœur, Risa. Tu sais, je t’en avais déjà parlé. Elle habite à Okinawa avec son mari. Tu sais, Jun." Il marqua une pause. Sa difficulté à former ses phrases était évidente. "Elle devait me rendre visite avant-hier… Mais elle n’est toujours pas arrivée, et j’ai appelé Keita, son mari. Tu sais, Jun, son mari. Il m’a dit qu’elle avait pourtant bien pris l’avion, qu’elle était partie de la maison il y a deux jours. "

Jun hocha la tête, levant un sourcil. Hiro était d’habitude quelqu’un de calme, posé et souriant. Bien sûr, qu’il en avait déjà entendu parler de sa sœur, de son mari, et de sa petite fille d’un an à peine. Mais il ne percevait pas pour autant la cause de l’état lamentable d’Hiro, dont les larmes avaient recommencé à couler le long des joues. Une absence de deux jours pour une femme mature et responsable n’avait pas, en soi, quelque chose de vraiment affolant. Mais Jun avait souvent une vision très faussée des sentiments humains, et était, au dire des personnes proches, toujours en décalage à ce niveau là. Hiro, qui s’était tu brusquement, reprit la parole avec tout autant d’empressement, tentant de ne pas faire trembler sa voix, comme décidé à avouer le plus lourd des secrets.


"- Elle est morte aujourd’hui, dans le parc à côté de chez toi."

[Petit édit : J'ai modifié mon message écrit avec trop de précipitation ^^.]
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Jun White
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MessageSujet: Re: Neige sur Tokyo   Neige sur Tokyo Icon_minitimeLun 5 Mar - 7:17

Dans un premier temps, les lèvres de Jun se fendirent en un sourire hésitant. Hiro devait sûrement plaisanter. Et c’était une plaisanterie d’un mauvais goût particulièrement douteux. Même si les yeux du métis demandaient avec insistance un « T’es pas sérieux, si ? », ses mains posées sur la table le trahirent, et il eut un bref sursaut. Hiro était à présent couché sur la table, la tête entre les bras, perdu au milieu de ses sanglots entrecoupés de hoquets. Ca ne pouvait pas être ça. Ce n’était qu’une bête coïncidence. Tokyo était une ville dangereuse, il pouvait très bien avoir eut deux incidents aux même endroits le même jour ? Non… C’était trop gros, complètement insensé. Il s’agissait bien de la même personne.

Des questions alors ignorées jusqu’à présent firent surface dans son esprit. Que se passera-t-il si l’autopsie du cadavre révèle sa présence sur les lieux lors de la mort de Risa ? Une erreur judiciaire est vite arrivée. Il pourrait être soupçonné, peut-être même inculpé après coup, pour complicité avec l’agresseur. Y avait-il des témoins ? Mais pourquoi ne faisait-il pas plus attention lorsqu’il marchait dans la rue. Et surtout après une rencontre pareille. Et si Hiro apprenait sa présence, Dieu seul sait de quoi il serait capable. Un frisson d’angoisse lui parcourut l’échine du dos. Il n’avait même pas envisagé la pire des possibilités. Celle que l’agresseur s’en prenne aussi à lui.

Arrivé à ce stade, il n’y avait plus vraiment d’alternative. Jun regarda un instant le corps parcourut de soubresauts d’Hiro, dont les pleurs s’étaient fait plus calmes. Pour l’instant, il fallait se sortir d’ici, marcher un peu, rentrer, se calmer pour pouvoir réfléchir posément à la situation. Le métisse attrapa avec douceur l’épaule d’Hiroshi, qui s’immobilisa au contact de la main de Jun.


"Essaie de dormir pour le moment. Je passerais te voir demain matin, à la première heure. Mais surtout, ne pleure plus. Ta sœur aurait préféré que tu gardes le sourire, n’est-ce pas ?"

Hiroshi sourit vaguement aux paroles de Jun, et hocha la tête d’un mouvement peu assuré, tandis qu’il observait le métisse prendre rapidement ses affaires, et quitter l’appartement sans se retourner. En temps normal, Jun serait resté chez lui, pour parler, l’écouter. Mais là, les choses étaient légèrement différentes, et il ne pouvait pas se permettre de lui accorder plus que ces quelques minutes. Il tenait trop à lui-même pour risquer de sa personne à rester dans une histoire pareille sans agir, ou au moins mettre les choses au point. Il s’arrêta au niveau de sa moto, et enfonça son casque sur son crâne, tout en prenant bien soin de repousser ses cheveux en arrière. Il démarra le moteur, effectua un virage très serré afin de faire demi-tour. Et c’est alors que ses yeux se posèrent sur une voiture qui lui barrait allègrement la route. Celle-ci rentrait dans la résidence, et ne manqua pas de donner un coup de klaxon, avant de contourner le motard d’un écart brusque.

C’était une grosse BMW grise aux vitres fumées. Jun, connaissant bien l’endroit où Hiro vivait, trouvait plutôt étrange qu’une voiture de cette envergure passe le seuil de cet immeuble miteux. Le chauffeur n’était d’ailleurs pas des plus agréables. Jun lui lança un regard noir, sans pouvoir pour autant identifier le visage du conducteur, et redémarra sa bécane avec rapidité, s’engageant dans la grande rue, et prenant la direction de son appartement..
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