Londres. Quelle ville horrible. Il y faisait peut-être plus chaud qu'à Moscou, mais cette grisaille perpétuelle commençait à taper sur les nerfs de la Russe. Dire qu'elle n'avait pu passer que quelques jours en Russie, et pour y apprendre de mauvaises nouvelles en plus. Les affaires ne sont plus ce qu'elles étaient...
"Mадам Stechkina ?"
Ivana abandonna sa contemplation tristounette du ciel Londonien et se tourna vers l'homme qui venait de s'incliner devant elle. Elle détestait être dérangée dans ses pensées par le menu fretin.
"Да, что это ?"
L'homme se redressa, visiblement nerveux, se passa la main dans la nuque et répondit en anglais.
"Votre voiture est prête, madame. Vos bagages ont été réceptionnés et son déjà chargés... Nous sommes prêts à partir..."
Ivana soupira. Encore de bons moments à venir, elle le sentait. Le temps était toujours aussi pourri en Angleterre et en plus il y avait peut-être un justicier fou à la Kira qui se baladait au pays de la sauce à la menthe. Ivana se sentait... Fatiguée. Tout simplement fatiguée. Elle fit un signe de tête à l'homme qui attendait toujours et se dirigea vers une grosse mercedes garée devant l'aéroport. Pendant que l'homme chargeait ses valises dans le coffre, Ivana s'installa à l'arrière. Elle sortit une cigarette d'une boite en argent tandis que le chauffeur dégainait un briquet. Après avoir rangé l'outil pyrotechnique, il tendit une liasse de papiers à Ivana.
"Вы имели хорошую поездку, мадам ?"
Ivana regarda longuement les papiers qu'elle avait sous les yeux, laissant la cigarette se consumer.
"Je n'irai pas jusqu'à dire un bon voyage, Ivan. Je ne retourne jamais en Angleterre par plaisir... Surtout quand je sais que m'y attendront des emmerdes..."
L'autre homme s'étant finalement installé à la place du passager, le véhicule démarra et se dirigea vers le centre ville. Ivana jeta un dernier regard aux documents installés sur la banquette à côté d'elle puis concentra à nouveau son attention sur le ciel gris et moche de la capitale Anglaise.
"Boris, vous direz à Johnsonovitch de venir le plus vite possible à mon bureau, ou je risquerai de devoir prouver à ce fou qu'il n'est pas aussi пуленепробиваемый qu'il croit l'être. Je suis suffisament énervée comme ça pour qu'en plus ce героинщик n'en fasse qu'à sa tête. C'est compris ?"
"Да, Mадам Stechkina. Je m'en occupe tout de suite."
Ivana secoua la main pour indiquer à Boris qu'elle en avait fini, puis se concentra à nouveau sur le climat britannique
Quelle merde.
Elle voulait rentrer à Moscou.