Death Note
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Death Note

~ Ce monde est pourri, et les personnes qui le pourrissent devraient être annihilées afin de le purger ! ~
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-28%
Le deal à ne pas rater :
-28% Machine à café avec broyeur à grain MELITTA Purista
229.99 € 318.99 €
Voir le deal

 

 Froid.

Aller en bas 
AuteurMessage
Jun White
Etudiant en littérature à Todaï
Jun White


Nombre de messages : 19
Age : 37
Nationalité : Japonaise
Emploi : Etudiant
Date d'inscription : 24/01/2007

Froid. Empty
MessageSujet: Froid.   Froid. Icon_minitimeMer 7 Fév - 3:06

Les branches des cerisiers étaient vides de toute feuille, et l’air froid passablement désagréable passait à travers les vêtements. Le reste de neige fondue qui persistait encore sur le bord des trottoirs ne ressemblait plus qu’à un amas de boue dans lequel on évitait de poser le pied. Le parc, d’habitude beau et accueillant, ressemblait à un champs désert où quelques personnes à peine, peu pressées par le temps, s’y attardaient encore sans le moindre plaisir. Quelle sinistre ambiance. La pluie tombant à petites gouttes sournoises avait eu raison des passants, et un silence lourd traînait entre les sentiers aménagés.
L’écharpe remontée sur le nez, Jun serrait son manteau contre lui et traversait le jardin d’un pas rapide, sans prêter la moindre attention au décor peu réjouissant qui l’entourait. Passer par ici était le chemin le plus court pour rejoindre Shinjuku, et il n’avait pas la moindre envie de contourner tout le quartier pour aller là-bas. Il était déjà en retard. Le vent glacial balayait ses cheveux qui lui barraient le visage, et obstruaient sa vue. Aucune importance. Ici, il n’y avait rien à voir. Rien.
Son pas assuré faiblit légèrement. D’un geste rapide de tête, il dégagea les mèches gênantes. Quoi qu’il en dise, cet endroit lui était étrangement familier. L’air de jeu qui se dessinait dans l’air opaque ne lui était pas inconnu. Cherchant vaguement dans sa mémoire, il passa sous une balançoire rouillée. Le grincement des chaînes arracha au métisse un froncement de sourcil. Il connaissait ce bruit, mais rien ne lui venait à l’esprit. Après quelques secondes, il s’esclaffa, et haussa les épaules, un air désinvolte sur le visage. Si il ne s’en souvenait pas, ce n’était sûrement pas bien important. Il accéléra sa marche, et traça son chemin sans s’arrêter. Le peu de souvenirs qu’il pouvait bien avoir de son enfance ne signifiaient plus rien à ses yeux. Alors pourquoi essayer de faire marcher sa mémoire pour s’en rappeler ?
Un cri perçant le stoppa brusquement. Un cri de femme, un cri horrible, presque inhumain. Il fit volte-face, alarmé, et chercha dans toutes les directions la provenance de ce bruit, tournant progressivement sur lui-même, enfonçant ses chaussures dans la boue. L’eau glacée réduisait considérablement ses capacités de mouvement, et il peinait à se déplacer. Qui pouvait bien avoir poussé un hurlement aussi effroyable ? Brusquement, une lourde masse qu’il ne pu identifier tomba sur son dos, et lui arracha une exclamation de surprise étouffé. Le poids trop lourd pour sa carrure le fit vaciller, et il s’étala de tout son long sur le sol trempé. Sans avoir le temps de réfléchir à quoi que ce soit, une main glaciale lui saisit le cou.

"Aidez-moi ! Aidez-moi ! Je vous en supplie ! Aidez-moi !"

Jun rouvrit le yeux, et son regard se posa sur le visage d’une jeune femme. Elle devait avoir une trentaine d’années, et tout son visage était déformé par la peur, la moindre parcelle de sa peau couverte de sang. Elle pleurait. Des larmes presques inconsistantes roulaient sur ses joues souillées, lavait le liquide rouge qui tachait son corps pâle. Dans un mouvement de dégoût, Jun la repoussa violemment. Ses longs cheveux noirs volant de tous côtés, la fille roula sur le côté, et resta inerte, face contre terre. La respiration saccadée, Jun l’observa quelques secondes, avant de se relever hâtivement. La tournure que prenait sa sortie ne lui plaisait absolument pas. Il ressentit une douleur fulgurante à la hanche, qui avait heurté une pierre lors de sa chute.
Qui était-elle ? Que se passait-il dans ce stupide parc ? Sa chemise lui collait à la peau, et l’eau glacée pénétrait son corps à coups de couteau. Cette femme ne bougeait plus, elle ne risquait pas de le poursuivre. Si il partait d’ici rapidement, peut-être ne serait-il pas impliqué dans cet incident. Il enjamba le corps immobile de la fille, et se dirigea avec difficultés vers son sac, qu’il saisit de sa main inoccupée, l’autre tenant sa hanche meurtrie. Tokyo était une ville vraiment dangereuse, et ses habitants ne l’étaient que plus.
Sans avoir eut le temps de faire le moindre pas, la main décharnée de la femme saisit sa jambe. Jun eut un geste de recul, mais faillit tomber à nouveau. Il baissa les yeux vers ce semi-cadavre qui s’accrochait désespérément à lui. Son visage appeuré prit aussitôt une expression pleine de dédain. D'un mouvement sec, il lui administra un coup de pied, afin de lui faire lâcher prise. Elle cracha un flot de sang, qui se mélangea à la couleur brunâtre de la neige. Tendant son bras vers le visage de Jun, elle se mit subitement à éclater de rire. Un rire empli de folie.

"Tu verras, tu verras… Toi aussi, je te buterais ! Pauvre con ! Crève !"

Jun secoua la tête, et fit un pas en arrière. Il essaya d'avoir l'air le plus calme possible, même si tout l'intérieur de son corps criait d'angoisse. Pour l’instant, il était bien plus loin qu’elle de la mort. Elle se convulsait de douleur sur le sol, aussi vulnérable qu’un oiseau aux ailes coupées. Pitoyable. Après un bref sourire moqueur, il fit demi-tour, la laissant seule. Il l’entendit le rappeler dans des cris désespérés, et malgré le frisson d'horreur qui lui parcourait le dos, il sentit un sentiment de supériorité s'insinuer en lui, un goût doux et tellement amer à la fois. Il était maître de la vie de cette fille, et il l'avait laissée crever dans son coin. Il était vraiment en retard à présent. Il fallait se dépêcher. L'oublier. Il boita avec difficultés jusqu’à ce que les hurlement disparaissent. Jusqu’à ce que le silence retombe. Pris d’un haut le cœur, il porta sa main sur sa bouche. N’était-ce pas atroce de l’avoir laissée là-bas ? Non. C'était tout simplement abominable.

"Juuuuuuuuuuun-chaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !"

Hiro bondit vers lui de ses grandes jambes, avant de s’arrêter brusquement. Son regard interrogateur et inquiet se posa sur l’allure pitoyable du métisse. Il s'approcha en vitesse, et ouvrit la bouche, visiblement prêt à demander des explications.

"Je suis tombé." Grimaça Jun avec une mine déconfite. "Mais pas trop de mal, ça va."

Hiro éclata de rire, et lui prêta son épaule. L’incident était clos, il n’en entendrait probablement plus jamais parler. Stupide hasard. Mais elle pleurait. Malgré l'expression froide de son visage, elle hurlait du plus profond de son esprit. Jun l'avait entendue. Il sourit, et baissa la tête vers le sol. Qu'elle crève.
Revenir en haut Aller en bas
 
Froid.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Death Note :: Le Monde des Humains: Japon :: Tokyo-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser