Visite du National Gallery

Adam était installé en face d’un portrait d’un peintre célèbre chez les connaisseurs, le commun des mortels ignorants jusqu’au nom de l’œuvre des plus artistiques et des plus abstraites. En effet, il était assez difficile lorsqu’on n’étudiait pas l’art de comprendre ce qui avait été représenté ici… Bon, l’étude qu’ils avaient faite en cours semblait tout de même assez foireuse, mais ça se tenait lorsqu’on connaissait le passé du peintre. Un homme qui avait vu la guerre, et dont le pays avait décidé de raccourcir la pension… Le titre était "mère patrie"… Pourtant à part des cadavres, on ne remarquait pas grand-chose sinon des empruntes de couleurs.

Un calepin entre les mains, le jeune homme prenait quelques notes tout en observant la toile. Le plus embêtant lorsqu’on prend des notes, c’est lorsqu’on en a pas besoin. Problème étant qu’il n’était pas seul sur ce sujet, qu’on l’avait mit avec une charmante jeune fille qui le coller un peu trop. C’était d’ailleurs pour ça qu’il était là, il était venu en avance, le lendemain il lui donnerait les notes en lui disant qu’il était venu ici parce qu’il avait eût plus de temps que prévu. Ca lui éviterait d’avoir à passer avec elle toute une après-midi. Il était assez occupé, et la plupart des choses qu’il avait à faire ne demander pas la présence d’une groupie.

Bientôt il se leva, beau jeune homme à la grâce innée, il se retourna tranquillement vers le couloir, observant les autres œuvres environnantes avant de marcher en direction de la sortie. Il relut un court instant ses notes, puis les plaça dans son sac avant de continuer à avancer. Il était venu jusqu’à Londres pour écrire des notes qui n’était pas pour lui. En un sens, c’était du gâchis, mais d’un autre côté, il gagnait du temps et puis, ayant lui-même vu le tableau, il aurait plus d’éléments pour son dossier grâce à ses souvenirs. Le jeune homme continuait d’avancer tranquillement, observant les personnes présentent tout comme les tableaux pour bientôt s’arrêter. Sa main se glissa tranquillement dans sa poche et il sortit son portable en train de vibrer pour bientôt le porter à son oreille et parler doucement, ce genre d’appareils n’étaient pas très bien vu dans les musés.

Une fille de l’école qui n’arrivait pas à le trouver et qui s’inquiétait… Adam était-il naïf pour ne pas se rendre compte qu’elles lui couraient toute après ? Non, ça n’était pas ça, loin d’être naïf le jeune homme avait bien compris. Mais il préférait faire comme si de rien n’était, il ne les ignorait pas, mais ne prêter aucune attention à leurs regards lorsqu’ils étaient plus qu’amicaux. Ca lui permettait d’éviter les mal entendus. Après tout, il n’était pas vraiment dans l’optique de trouver une compagne, alors bon, autant feindre l’ignorance des intentions féminines.

[Vu qu'une vingtaine de minutes est sensé être passé, j'en ai déduis que ta conversation téléphonique était fini.]

Ces peintures. Elle n’était pas assez expérimentée pour les observer de manière professionnelle. Normal à son âge ! Seulement c’était assez frustrant. Surtout qu’elle ne connaissait pas vraiment les peintres anglais. Elle avait l’impression que tout divergeait entre le Japon et l’Angleterre, en voyant la différence qu’il y avait entre les peintures des pays. Le Japon n’était pas très riche en belles peintures, en tout cas c’est ce que trouvait Anahi. En y repensant, il lui restait quelques temps à passer au lycée avant de se diriger vers la voie qui l'intéréssait vraiment. Certains cours qui ne l'intéréssait pas seraient donc surement supprimés de son programme. Que de rêveries! Peut-être bien qu'elle rêvait de travailler dans l'art, seulement ses notes n'étaient peut-être pas assez élévé. Raison de plus pour s'améliorer.

*Pourquoi pensait au cours alors que je suis ici?*

Son attention se retira de la toile pour aller se poser sur autre. Au bout d’une vingtaine de minutes, elle se demanda où pouvait bien être sa mère. Elles étaient sensés se séparer le temps de cinq minutes maximum et se rejoindre à une heure fixée au hall pour regarder la suite du musée ensemble. C’était l’heure, même plus. La mère de la jeune femme commençait déjà à s’inquiéter, et ne put s’empêcher de lancer :

« Anahi-chan ! »

Ce n’était pas très audible, fort heureusement. Surtout que la langue ne pouvait être compris par tous. La mère se contenta donc d’attendre sa jeune fille dans le hall. Oubliant l’idée de l’appeler sur son portable, ce qui aurait été plus simple.

En ce moment même, Anahi ne faisait toujours pas attention à l’heure. Elle était absorbé par l’art britannique, qui en fin de compte était assez intéressant, voir beau à regarder. Bien évidemment au bout d’un moment, elle se souvint du rendez-vous fixé. Elle sortit son portable pour voir l’heure, seulement elle vit qu’elle ne l’avait pas réglé à l’heure, c’était le décalage horaire. Plus qu’une solution, demander à quelqu’un l’heure. Elle se dirigea vers la première personne qu’elle vit, c'est-à-dire un jeune homme, qui soit en passant n’était pas mal.

« Summimasen… »

*Je commence bien…On est en Angleterre.*

« Heu…Pardon, quel…heure est-il ? »

Elle ne s’en était pas mal tiré, même si elle gardait toujours un fort accent.

Le jeune homme hocha doucement la tête alors qu’on l’abordait. Donner l’heure c’était dans ses cordes, tant qu’on ne lui demandait pas d’aller grimper sur Big Ben pour changer celle qu’il indiquait. Un petit sourire aux lèvres il répondit à l’étrangère qui se débrouiller très bien dans le maniement dans l’emploi de la langue de Shakespeare :

"Pas la peine de s’excuser pour déranger un homme lorsqu’on est aussi belle que toi."

Adam n’était pas avare de compliments, loin de là même, il avait des facilités dans l’emploi de la langue anglaise alors il en profiter, même en employant des mots des plus simples. Il avait parlé un peu plus lentement qu’à son habitude pour être sur d’être comprit. Il enfonça tranquillement une main dans sa poche et saisit son portable qu’il sortit bientôt pour en observer le cadran. L’heure y était indiquer, aussi la retint-il un court instant, le temps de la donner à la belle étrangère.

"Quinze heures, trente-deux minutes et six secondes."

L’étudiant regarda la jeune asiatique avec calme, plongeant son regard dans le sien pour tranquillement laissait s’installer le silence. Comme une habitude chez lui, il la regardait bien fixement dans les yeux, l’observant clairement. Acies avait le don de plonger les gens avec aisance dans un état ou un autre d’un simple cou d’œil. Arrivant à faire paniquer certaines personnes en croisant simplement leur regard. Là ce n’était pas ce qu’il faisait transparaître. De la chaleur et de la sympathie envers une inconnue, c’est ce qu’Anahi vit dans les yeux du jeune anglais. Japonaise… L’adolescent entra une main dans la poche droite de sa veste et en retira un petit papier qu’il tendit à Onigawa. C’était son numéro de portable.

"Adam T. Acies."

Il inclina doucement la tête une fois qu’elle eût prit le papier et sourit doucement. Qui a dit qu’il n’était pas charmeur ? La plupart de ses amis. Ceux qui le connaissaient plus que de réputation. Non, il n’était pas en train de vouloir charmer la jeune demoiselle qui était face à lui, il voulait simplement garder contact avec elle. Devenir son ami tout au plus. Il n’était pas comme ces stupides charmeurs qui ne souhaitaient qu’une chose : amener une proie dans leur lit et la quitter le lendemain sans même leur dire au revoir. Il ne cherchait ni l’amour, ni les filles faciles. Peut-être n’en avait-il pas besoin ?