La chambre d'Anahi

Lycéenne Nombre de messages : 30 Date d'inscription : 31/01/2007

Lorsque la jeune fille rentra chez elle, elle était toujours dans la lune. Son esprit était ailleurs. Cette rencontre étrange lui aura au bon permis d’avoir une plus grande estime d’elle, elle se sentait désormais utile. Son bonheur fut gâché par ses parents, à peine eut-elle ouvert la porte qu’elle vit leurs visages fâchés devant elle. Cela ne signifiait qu’une et unique chose ; elle allait devoir donner des explications. D’habitude elle s’en serait tirée avec brio mais cette fois-ci, elle ne s’en sentait plus capable. Elle était sur son nuage. Elle n’écoutait même plus les paroles de ses parents, elle voyait seulement leurs lèvres bougeaient, leurs dents blanches apparaîtrent et leurs sourcils froncés. Son visage vint s’illuminer par un sourire qu’elle n’avait jusqu’alors jamais affiché. Devant cela ses parents se turent, ils ne comprenaient plus ce qui se passait. La jeune femme sans faire attention à eux se dirigea avec une lenteur exagérée vers sa chambre. C’est ici qu’elle commença à repenser à cette scène et à se demander pourquoi elle était si heureuse. Elle se laissa tomber sur son lit le sourire aux lèvres. Le fait d’être enfin unique aux yeux de quelqu’un lui faisait particulièrement plaisir, c’est cela qui l’avait poussée à accepter. Mais cela n’expliquait pas tout. A peine eut-elle le temps de penser à autre chose, que son portable sonna. Elle l’observa de son lit avec feignante. Pourtant il était juste à côté d’elle, elle n’avait qu’à tendre le bras pour le toucher. Au bout de la fin de la deuxième reprise de sa sonnerie, il s’arrêta pour sa plus grande satisfaction. Mais il reprit une nouvelle fois. Pour ne pas avoir à l’écouter encore et encore, elle décrocha. Elle changea de position, son dos était désormais en contact avec le lit.

-« -Allo ?!

-Anahi-chan ! C’est moi, Mitsuko. Je commençais à croire que tu ne décrocherais pas. Enfin bref…tu es au courant pour moi et Aiko ?!

-Mouais, vous avez cassé…Je sais…

-Oui, c’est horrible. J’ai fait une belle gourde. Je vais l’excuser demain, en même temps sa mère…

-Mitsuko-chan…

-Oui ?

-Tais-toi ! J’en ai marre de vos histoires de couple ! Ça m’intéresse pas ! Lâchez moi un peu…

Puis elle raccrocha en prenant soin de fermer son portable. Elle pouvait désormais penser à cette proposition, rien qu’à y penser…Elle se leva tout à coup puis observa par la fenêtre les environs avant de tourner sur elle-même à travers sa chambre. Elle tomba ensuite à nouveau sur son lit. On frappa. Elle s’écria « Entrez » avec une voix douce et calme. Sa sœur Sakura apparu. Elle était aussi belle que d’habitude, maquillée légèrement et habillée d’une jupe rose bonbon qu’Anahi n’appréciait que très peu. Elle ne savait pas qu’elle allait leur rendre visite aujourd’hui, elle ne l’avait même pas entendu entrer.

« Ana-chan !!! »

Sakura embrassa sa sœur sur le front puis s’asseya sur le lit de sœur. Elle observa longuement Anahi allongée. Cela ne ressemblait pas à son comportement habituel.

-« Ana-chan ? Qu’est ce qui t’arrive ? Tu as l’air…contente.

-Oui…

-Raconte moi vite !! C’est un garçon ? L’école ? Les amis ?

-Rien de tout ça…

-Ah…Bah raconte moi tout de même.

-Hey bien…J’ai rencontré il y a environ une heure un jeune homme d’une vingtaine d’années. Il m’a proposé de travailler comme modèle. C’est un confectionneur de poupées. Le blem c’est que c’est à Tokyo. Mais bon, il m’a dit qu’il allait tout payer. Tiens voici sa carte !

Sakura observa longuement la carte d’un air inquiet. Elle fit la grimace. Puis se mordit la lèvre inférieure.

-« C’est un peu…risqué. De quoi avait l’air cet homme ? Il était alcoolique ou un truc du genre ?

-Non…C’était un homme classe, avec un style que j’apprécie assez et il a l’air des plus sincères. Et puis il a un sourire à en mourir…

-Comment ça ? Ma sœur se serait-elle enfin intéressée à ce genre de chose ?

-Non ! Il a du charme c’est tout…Mais ce qui compte c’est la proposition.

-Bon…Tu es assez grande pour faire tes choix. C’est la première fois que je te vois aussi heureuse, il ne faut donc pas gâcher une occasion pareille. Par contre fait attention ! Je vais rejoindre les parents, évite tout de même de leur en parler. Ce sera notre secret ! »

Sakura sortit de la chambre laissant Anahi à nouveau seule. Au moins ainsi il y avait quelqu’un qui était au courant, ainsi si il se passait quelque chose Sakura aurait surement des doutes vis-à-vis de l’homme. Non ce n’était même pas la peine d’y penser. Elle est presque certaine qu’il était honnête, comment un si beau sourire pouvait venir d’un être mauvais ?

Lycéenne Nombre de messages : 30 Date d'inscription : 31/01/2007

Il était passé plus d’une dizaine de jours depuis cette mystérieuse rencontre. Anahi y avait réfléchi bien des fois. Durant ce lapse de temps, elle put analyser la situation par différents points de vue. Elle en arriva à la conclusion que si elle s’armait convenablement, qu’elle utilisait si il le faut sa force et qu’elle faisait bien attention, rien ne lui arriverait. Durant cette semaine, elle demanda à son père un petit entraînement. Cela faisait si longtemps qu’elle n’en avait pas fait. Cela c’était passé un mercredi après-midi, alors qu’elle n’avait rien à faire, elle le lui avait proposé. Elle s’était entraîné en ce qu’elle connaissait ainsi donc : en Judo et en Kendo. Elle en avait vu de toutes les couleurs. Elle s’était d’ailleurs blesser avec la lame de son Katana sur le bras. C’était une blessure superficielle, qui se voyait à peine et qui allait sans doute disparaître dans les prochains jours. Cet entraînement lui avait au moins permis de mettre toutes les chances de son côté. D’ailleurs cette décision soudaine de vouloir reprendre ces arts martiaux japonais, alors qu’elle les avait momentanément arrêté depuis près de 6 mois, avait laissé son père perplexe. Durant cette semaine, la lycéenne avait également continué ses efforts scolaires. Désormais elle était enthousiaste au point de se mettre à fond dans toutes ses activités. Ces changements n’avaient pas échappés à ses parents, qui crurent d’abord à une histoire d’adolescents. Ils ne s’inquiétaient pas, d’habitude Anahi ne parlait qu’à Sakura lorsqu’elle avait besoin de se confier et étant donné les visites de plus en plus régulières de leur fille aînée, il se passait bien quelque chose et de positive vu le sourire radieux qui s’affichait dorénavant sur le visage de leur fille, normalement si distante. En ce qui concerne ses amis, si on pouvait encore les qualifier d’amis, ils avaient repris leur vie pitoyable de couple et n’avaient pas parler à Anahi depuis cet accident téléphonique. La jeune femme n’en avait rien à faire, elle se sentait bien ainsi, mieux d’ailleurs.

Le samedi soir, Sakura revint leur rendre visite, comme chaque semaine dorénavant, elle savait que sa petite sœur allait bientôt devoir téléphoner à l’homme et s’était donc dépêché d’aller la voir. Elle avait à peine parlé à ses parents. Elle s’était seulement contenter d’aller voir Anahi dans sa chambre, prête à la conseiller en tenant son rôle de grande sœur au sérieux. Elle était habillée comme d’habitude de ses vêtements pétants qu’Anahi avait du mal à apprécier.

« Alors Ana-chan ?! Quelle est ta décision ? »

Anahi ne parla pas, elle semblait pourtant ne pas hésiter et sûre d’elle. Elle se contenta de lancer un regard vers la fenêtre avant de dire d’un air sérieux :

-« J’y ai beaucoup réfléchi…Et durant ses jours, j’ai hésité, il m’est arrivé de vouloir abandonner cette idée par prudence mais la folie la emporter. Jamais je ne me pardonnerais de gâcher une telle occasion. Je vais donc accepter. Je téléphonerais à M. Shindara dès demain.

-Monsieur ? Que de politesse ! Ce n’est pas de ton usage normalement. Qu’arrive-t-il donc à ma Ana-chan ?

-Soit un peu sérieuse Sakura-chan ! Ce n’est pas le moment !

-Oh…Ana-chan, suis ton cœur, il te guidera toujours vers le droit chemin. Ce n’est pas à moi de choisir. Mais sache que je t’aime petite sœur et que si il t’arrivait quoi que ce soit, je m’en voudrais au plus haut point. Je vais rejoindre les parents, sinon ils vont se douter de quelque chose, si ce n’est pas encore le cas…Sayonara ! »

Dès le départ de sa sœur, Anahi eut du mal à se concentrer à ses devoirs. En même temps, les vacances approchaient à grand pas, quelques jours à peine la séparer de ses jours paisibles. Elle pouvait en profiter pour ne pas rater de cours et ainsi aller à Tokyo. En y repensant c’était bien demain qu’elle allait lui téléphoner. Cette nuit-là, Anahi ne ferma presque pas l’œil de la nuit. C'était bien demain que tout allait se décider et que son destin serait peut-être bouleversé...

Lycéenne Nombre de messages : 30 Date d'inscription : 31/01/2007

Deux jours…Il ne restait plus que deux petits jours. Une petite pointe d’espoir l’habitait désormais, elle qui était il y a quelques jours dépressive dénuée de la moindre sonde de bonheur, qui s’efforçait de sourire et de se prouver le contraire pour ne pas ressembler à tous ses adolescents du même cas. Pourtant elle l’était bien. Entre une godiche studieuse qui était soit disant sa meilleure amie et un blondinet qui se disait le petit ami de cette dernière. Ils avaient chacun leurs atouts, alors pourquoi pas elle ? Jusqu’ici elle se le demandait mais désormais elle avait enfin trouvé quelque chose qui la sortait du lot. Ce n’était pas souvent qu’une telle proposition s’offrait à une lycéenne.

Le sourire jusqu’aux lèvres, elle posa le combiné à sa place puis cette action faite resta planté un long moment à l’observer. C’était la première fois qu’elle prêtait une telle attention à un simple combiné. Quelques secondes plus tard, à peine, elle se dirigea vers sa chambre où quelques devoirs devaient être terminé. D’habitude elle ne fait que rarement ses devoirs, seulement lorsqu’elle est de bonne humeur ou si elle n’a vraiment rien d’autres à faire, aujourd’hui cela jouer plutôt de l’humeur. Assise un stylo à la main, elle remplissait son devoir d’anglais avec une vitesse à laquelle elle n’était jamais arrivée. C’était si simple. Anahi, contrairement à ce que peuvent penser ses parents, est extrêmement brillante seulement elle n’use de son intelligence que lorsque cela lui paraissait important, c'est-à-dire très peu souvent. Ce côté-ci était connu de Sakura, qui n’avait jamais douté des compétences de sa petite sœur. Le lien qui les unissait était grand, très grand. Elles n’avaient pas qu’un simple lien du sang, mais aussi un lien amical.

Anahi qui bordaillait le bout de son stylo, avait finit ses devoirs et n’ayant d’autres distractions passionnantes, prit un des bouquins qui hantait sa bibliothèque mais auquel elle n’avait jamais touché. La plupart de ses livres lui avaient été légué par Sakura et n’ayant pas les mêmes centres d’intérêts, elle n’avait jamais lu aucun d’eux pourtant elle avait bien tenu à les garder. C’était le jour pour essayer d’innover. Le bouquin en question était un roman d’amour. Sakura lui en avait beaucoup parlé. Au bout d’une soixantaine de pages, elle posa le livre. Comme elle l’avait pensé cela ne lui plaisait pas, mais là n’était pas le problème.

Quelques minutes plus tard, son père rentra du boulot et sa mère revenait du marché. Aujourd’hui elle savait que sa sœur ne viendrait pas, elle avait encore une séance de photo. Son boulot étant le plus important pour elle, elle n’allait pas le gâcher à cause des problèmes de sa sœur.

Ainsi la soirée se termina assez rapidement, un repas calme puis vite au lit, elle s’endormit. Le lendemain, étant toujours de bonne humeur, elle se força à ne pas être trop désagréable avec Mitsuko, elle en arriva même à lui parler. Pour une fois en avance, elle attendait dans le point de rendez-vous quotidien, cela faisait une semaine qu’elle n’y était pas allée. Mitsuko, voyant son amie, hésita tout d’abord à aller vers elle.

« Mitsuko ! Viens par ici ! »

Cette dernière écouta son amie et se dirigea vers elle. Elle semblait préoccupée. Quant à Anahi elle avait une idée derrière la tête, ce n’était pas pour se réconcilier avec elle mais pour régler quelques détails.

-« Oui ?

-Il faut que je te parle. Assied-toi.

-Je pensais que tu n’en avais rien à faire de moi.

-Peu importe. Je ne veux pas que notre amitié se brise sur un coup de tête. Oublions nous ça.

-Tu as l’air toute contente, qu’est ce qui t’arrive ?

-Ah…Pendant les vacances, je vais travailler à Tokyo chez un confectionneur de poupées. Ça à l’air trop bien et intéressant. De plus le confectionneur est vraiment mignon.

-Waaah ! Anahi-san ! Je suis trop contente pour toi ! Tu n’as jamais été aussi souriante depuis que je te connais…

-Seulement il y a un petit problème…

-Lequel ?

-Il ne faut pas que mes parents soient au courant, sinon ils n’accepteraient jamais. Sakura-chan est au courant. Et j’ai raconté aux parents que j’allais en vacances avec toi…Tu pourrais s’il te plaît, si ils te le demandent leur faire croire que c’est vrai.

-Ah je vois. Tu ne fais ça que pour toi ! Si tu me parles c’est juste pour ça ! Et bien je vais te dire Anahi-senpai, tu peux toujours rêvé ! Si tu crois… »

A peine eut-elle le temps de finir, qu’un sourire très étrange apparu sur le visage d’Anahi. Si Mitsuko ne voulait pas jouer le jeu, elle allait lui en dissuader. Elle s’avança vers elle lentement puis la prit par le col de son pull. La force d’Anahi surpassait largement celle de Mitsuko.

-« Alors tu refuses toujours ?!

-Anahi-senpai…Arrête ! Je t’en pris ! Que t’arrive-t-il ?

-Réponds-moi, Baka !

-Oui, j’accepte ! Je ferais ce que tu veux mais arrête ! »

Anahi la reposa fière de l’avoir fait changer d’avis. Même si sa méthode avait été brutale, il ne fallait surtout pas que ses parents soient au courant. Elle savait très bien que si c’était le cas, ils refuseraient catégoriquement. Ainsi le silence de Mitsuko rendait les choses préférables.

Durant cette journée rien de particulier n’arriva. A part l’arrivée d’Aiko à l’heure de rendez-vous. D’ailleurs Mitsuko s’était littéralement jeté sur lui de peur de devenir à nouveau victime de la force d’Anahi. Mitsuko avait désormais peur d’Anahi, comme une souris pouvait avoir peur d’un chat. A tout moment elle pouvait recevoir des coups.

Le lendemain, c'est-à-dire le dernier jour d’attente, la jeune femme régla le problème de l’argent en demandant de l’argent à sa sœur…Quant à la question du train, c’était réglé. Il ne manquait plus qu’à attendre car ce n’était que demain qu’elle allait partir.

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